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II
Album Français
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- Musica completa: edizione critica della Fondazione Rossini
- 1. Toast
pour le nouvel an (Ottettino)
- En ce jour si doux
Tous au rendez-vous,
Nouvel an, sois fêté par nous;
Des plaisirs, des chansons,
Des cadeaux, des bonbons,
Accourez filles et garçons.
Lamitié, le tendre amour tour à tour,
Fêteront de ce beau jour le retour;
Aux repas joyeux,
Jeunes cœurs, vins vieux,
Nest-ce pas le bonheur des cieux?
- Compagnons, à longs traits
buvons,
Compagnons, épuisons les flacons, trinquons.
- O Vierge mère,
Sois nous prospère,
Garde sur terre
Nos fils bénis.
- En ce jour si doux....
...le bonheur des cieux?
- Tra, la, la, la, la, la,
Que le champagne écumant,
Pétillant mousse,
Tra, la, la, la, la, la,
Le vrai bonheur il est là.
- O Vierge,
Tra, la, la, la, la, la,
Lheure qui vient fuit déjà,
Passons-la douce,
Tra, la, la, la, la, la,
Oui, le bonheur il est là.
- En ce jour si doux....
...le bonheur des cieux?
- Compagnons, sans
façons,
Arrachons les bouchons,
A nos amis buvons, trinquons,
Epuisons les flacons,
Festoyons et trinquons:
Au novel an, buvons, trinquons.
(Émilien Pacini?)
- 2. Roméo
- Juliette, chère idole,
ton silence me désole,
sur tes lèvres la parole
suit ton âme qui senvole;
ne peut-elle plus mentendre.
- Ombre chère daigne attendre,
sous la pierre notre cendre
froide ensemble doit descendre;
mort cruelle viens me prendre
car le jour est un fléau,
plus despoir pour Roméo,
non, non, non!
- Dieu, pitié pour ma souffrance,
ah! je nai quune espérance:
la rejoindre au fond du tombeau.
Ladorer cétait ma vie,
à ma flamme elle est ravie;
dans la tombe objet denvie
ja laurai bientôt suivie.
- Ô divine Juliette,
âme éteinte, voix muette,
où sont-ils ces jours de fête
où le chant de la fauvette
séveillait sous la fenêtre
avec laube près de naître?
- Ton amant voyait paraître
dans lazur de tes beaux yeux
un rayon venu des cieux.
- Juliette, chère
idole,
ton silence me désole,
sur tes lèvres la parole
suit ton âme qui senvole;
ne peut-elle plus mentendre. etc.
- Ô divine
Juliette,
âme éteinte, voix muette,
entends-tu mes cris, mes pleurs?
Dieu damour, Dieu de justice
à mes vœux, ah! sois propice,
mets un terme à mon supplice:
que le mort nous réunisse
dans lextase ou les douleurs, etc.
- Ô mort cruelle,
viens me prendre,
viens, delivre Roméo;
et toi, chère ombre, daigne attendre,
je te suis dans le tombeau.
(Émilien Pacini?)
3. La grande coquette (Ariette Pompadour)
- La perle des coquettes
Ne fait que des conquêtes
Dans ses riches toilettes
Aux Menuets de Cour.
- Pour moi tournent les têtes,
Les cœurs sont pris damour,
Et je crois même quun beau jour
Jait fait trembler Pompadour!
- Dans une belle ivresse
Plus dun marquis sempresse
Àmoffrir sa tendresse...
Je les dédaigne tous.
- En vain chacun mimplore,
Me jure quil madore à genoux...
Je veux que lon madmire,
Pour moi que lon soupire;
De lamour que jinspire,
De ce brûlant délire
Moi je ne sais que rire.
Ma foi! tant pis pour eux!
Malheur aux amoureux!
- La perle des coquettes...
...Jait fait trembler Pompadour!
- A plus dune rivale
Je fus souvent fatale;
Ma grâce triomphale
A séduit maint galant,
Coquette sans égale,
Quon naime quen tremblant.
- On pleure, on se
désole
Aux pieds de son idole vainement,
Avec indifférence
Jaime à voir la souffrance
Dun cœur sans espérance,
En proie à la démence
Implorant ma clémence,
Mais sans me désarmer...
Non, je ne veux jamais aimer.
Brillants Seigneurs, muguets de Cour,
Pour vous jamais damour.
Et si vous me faites la cour,
Nespérez nul retour.
Pour vous jamais damour!
(Émilien Pacini)
- 4. Un
sou. Complainte à deux voix.
- Pitié pour la misère
Dun fils et dun vieux père.
Lombre éteint leur paupiere
Et nous errons, hélas,
Sans savoir où.
Donnez-nous un sou.
Privés de la lumière,
Ah! donnez-leur un sou.
- Chrétiens, mes bonnes
âmes,
Faites la charité.
Passants, messieurs, mesdames,
Voyez leur pauvreté,
Chrétiens par charité,
Voyez leur pauvreté.
- Pour nous jamais laurore
Nallume son flambeau.
Le jour qui vient déclore,
Cest la nuit du tombeau.
Pour nous cest le tombeau.
Un sou, un sou, un sou.
- Pitié pour la misère...
...Ah! donnez-leur un sou.
- Vous qui de la nature
Admirez la parure,
Savez-vous ce quendure
Laveugle ayant bien faim?
La mort serait moins dure
Que cette nuit sans fin.
Mon père se désole,
Sa plainte me rend fou.
Pour nous la moindre obole
Serait lor du Pérou.
Un sou, un sou, un sou.
- Pitié pour la misère...
...Ah! donnez-leur un sou.
- Un seul ami fidèle
Jadis guidait nos pas.
Ma voix en vain lappelle!
Médor nest plus, hélas.
Du chien quici je pleure,
Achetez le licou!
Cest notre dernière heure,
Je vous le vends un sou.
(Émilien Deschamps)
- 5.
Chanson de Zora. La petite bohémienne.
- Gens de la plaine ou de l'âpre
montagne,
je ne sais pas doù je viens, où je vais.
je trouve, hélas, même en votre Bretagne,
le temps, la route et le sort mauvais.
- Mais il faut vous plaire,
Gagner mon salaire,
et Zora sourira,
Dansera, chantera.
- Au bourg jarrive, on y
fait grandes noces.
Comme ils sont beaux les jouyeux mariés!
Pour eux trop dor et rubis et carosses,
mais moi je marche nu-tête et nu-pieds.
- Mais je prends courage,
jai cur à louvrage.
et Zora sourira,
Dansera, chantera.
- Chaque journée humble
vie est la mienne;
jentends crier: allons, allons, tourne à tous vents,
amuse-nous, chante er ris, Bohémienne,
Quand pleurer seule est si doux bien souvent.
- Mais jai
Dieu pour père,
et Dieu me dit: Espère.
Oui Zora sourira,
Dansera, chantera.
(Emile Deschamps)
6. La nuit de Noël
- Vecchio
Calme et sans voile
descend la nuit,
Suivons létoile
qui nous conduit.
Là dans la créche
fils du Seigneur,
sur lherbe fraîche
dort le Sauveur.
- Otto pastori
Humble pâtres des montagnes,
descendons dans ces campagnes,
nos enfants et nos compagnes,
venez tous,
adoremus!
Le Rois Magnes sont venus
Rendre hommage à Jésus.
Jour prospère pour nous tous !
En prière, à genoux!
Cet infant dans lhumble crèche,
Endormi sur lherbe fraîche,
Cest Jésus, adoremus !
- Vecchio
Ô peuple admire ce Dieu mortel.
- Pastori
Le zéphire qui soupire
Semble dire un chant du ciel.
Brûlons la myrrhe comme à lautel.
Les Rois Mages sont venus...
...En prière, à genoux!
- Tutti
Devant Dieu prosternons-nous!
Peuple et Mages à genoux
Devant Dieu prosternez-vous!
(Émilien Pacini?)
7. Le Dodo des enfants
- Mon fils, rose éphémère,
Endors ta plainte amère.
Sur le sein de ta mère,
La mort fuit loin de toi.
- Pitié, Dieu tutélaire,
Sauvez mon fils, laissez-le moi;
Pitié pour lui, pour moi,
Dors, dors, dors.
- Mon Dieu, que rien néveille
Ma crainte et ses douleurs,
Pour lui la vie en fleurs,
Pour moi tous les malheurs.
- Mon fils sommeille:
Sous mes baisers plus de douleurs,
Dors mon enfant, sèche tes pleurs.
- Mon bel enfant
sommeille
Jusquà laube vermeille,
Tandis quà ton oreille
Mon chant cache mes pleurs.
(Émilien Pacini)
8. Le lazzarone. Chansonette
de Cabaret.
- Au bord des flots dazur
que le Vésuve au loin couronne,
dormir sous un ciel pur
cest le bonheur du Lazzarone.
A dautres les ennuis,
le vain prestige de la Gloire,
dans ce divin pays
il vaut bien mieux manger et boir.
Doux ciel napolitain,
que le zéphyr caresse,
chez toi quel beau destin:
lamour, la joie et la paresse.
Pour tous quel beau destin
se divertir soir et matin.
- Aux chants des barcarolles
mêlons les farandoles,
baisers, amours frivoles,
charmez ce doux loisir.
Nos cœurs nont plus quun seul désir:
à nous toujours le vrai plaisir.
Naples, Naples, Naples, Naples,
il faut te chérir,
Naples, Naples, Naples, Naples,
te voir, te voir, te voir et mourir.
- Zampognes et pipeaux
courons danser sous la tonnelle,
et rire aux gais propos
de notre ami Polichinelle.
A nous lamour, le jeu
et la gaieté que Dieu nous donne,
et puis faisons un vœu
à Saint Janvier, à la Madone.
Dans ce climat béni
la vie est une fête,
qu'un fin macaroni,
festin des Dieux, pour nous s'apprête.
Dans ce climat béni
honneur au fin macaroni.
(parlé, en se léchant les lèvres)
Oh jus! oh fromage climat béni,
oh tomates! o macaroni! climat béni.
- Aux chants des
barcarolles
mêlons les farandoles, etc.
(Émilien Pacini)
9. Adieux à la vie! Élégie (sur
une seule note)
- Salut! Dernière aurore
Qui vient pour moi d'éclore!
Lui que mon cœur adore
Il veut partir... je meurs.
- Cruel! Vois mes douleurs!
Céde à mes pleurs!
Toi que jimplore,
Vois mon tourment mortel.
Taimer, cétait la vie
Qui mest par toi ravie.
Ton cœur ingrat moublie,
La mort est mon seul vœu.
- Au jour je dis adieu,
Amis, ma mère, adieu!
Son cœur ingrat moublie;
La mort est mon seul vœu.
- Amis, ma mère,
adieu!
Taimer, cétait la vie
Reprenez-la, mon Dieu!
Terre! adieu! Ma mère, adieu!!
(Émilien Pacini)
10. Soupirs et sourire (Nocturne)
- Soprano
Dans le sentier des roses,
Loin des soucis moroses,
Dès laube à peine éclose,
Jaime à cueillir gaiement les fleurs.
- Ténor
Et moi, lamour minspire
Le plus brûlant délire.
Cruelle, jexpire!
En proie à mon martyre,
Pouvez-vous rire de mes douleurs?
- Soprano
La plainte qui soupire,
Ne saurait me séduire,
La vie est un sourire
Dont la gaieté bannit les pleurs.
- Ténor
Hélas, pour ma souffrance
Un seul regard plus doux.
Faut-il sans espérance
Languir à vos genoux?
- Soprano
De mon indifférence pour vous,
Pleurez à mes genoux:
Tous vos tourments me sont si doux,
Oui, mon indifférence
Rit de votre souffrance,
Amants sans espérance,
Tombez tous à genoux.
Sans peine, je vous enchaîne
Je vous enchaîne à mes genoux.
Dun amoureux qui chante
Dans sa langueur touchante,
Laveu me rend méchante,
Et lon me fait en vain la cour.
Mais que dune parole
La gaieté vive et folle,
Sémillante et frivole,
Comme un zéphiyr senvole,
Soudain mon cœur comprend lamour,
Mon cœur ainsi comprend lamour.
- Ténor
Ingrate, méchante,
Entends lamant qui chant,
Dans sa langueur touchante,
Et qui gémit la nuit, le jour
Quun mot despoir console
Ce coeur qui se désole,
Sinon pour toi je meurs damour.
(Émilien Pacini)
11. LOrpheline du Tyrol. Ballade élégie.
- Seule, une pauvre enfant sans
parents
implore le passant en tremblant.
Ah voyez mes douleurs et mes pleurs!
Ma mère dort ailleurs sous les fleurs.
- Lhumble enfant orpheline
a bien faim
et pour un peu de pain tend la main.
Je chanterai mon vieux refrain:
Ah, loin de la mon doux Tyrol,
mon cur brisé prendra son vol.
Lécho muet des bois
nentendra plus ma triste voix:
Dieu, jespère en toi,
prends pitié, prends pitié de moi!
- Ma mère, ton adieu en
ce lieu
minspire mon seul vu au bon Dieu.
A quinze ans tant souffrir cest mourir,
ne peux-tu revenir me bénir?
- Pourquoi le froid
trépas et le glas
tont ils saisie, hélas, dans mes bras?
Ton cur glacé ne mentend pas:
ah, la douleur et la faim
à mes tourments von mettre fin;
ma mère, je te vois,
jentends de loin ta douce voix:
Ah Dieu, jespère en toi,
prend pitié, prends pitié de moi!
(Émilien Pacini)
12. Chur
de chasseurs démocrates
- En chasse, amis en chasse!
Du cerf suivons la trace;
Dun temps heureux qui passe,
Chasseurs profite encore.
Piqueur, limiers, alerte!
Fêtons la chasse ouverte.
Que la forêt déserte
Senveille aux sons du cor.
Suivons encor le sons du cor.
- Sonnez, sonnez fanfares,
Signal despoir et de plaisir,
Quand la victoire est là qui se prépare,
Par le succès bientôt couronnons nos désir!
- Forçons le cerf rapide,
Forçons le daim timide;
Gloire et bonheur
Au bon veneur.
Tayaut! tayaut!
Entrons sous bois,
La meute est là.
Guettons la voix!
Déjà le cerf est aux abois
Et lhallali sera le prix de nos exploits.
Au bois! Au bois!
- En chasse, amis en chasse!...
...Le sons du cor.
- Du sanglier, du vieux renard,
Bons chiens trompez la feinte.
En quête et sans retard
Sonnons la vue et le départ.
Courons, amis, dans les halliers.
Dans les vallons et dans la plaine,
Et pour traquer tous les gibiers,
Le fier galop de nos coursiers,
Galop ardent qui nous entraîne,
Vaillants coursiers, courez hors des sentiers.
Déjà la nuit discrète
Succède au jour de fête.
- On sonne la retraite,
Adieu jusquau revoir.
Entendez-vous?
Cest la retraite, amis,
Adieu jusquau revoir.
Bonsoir, chasseur, bonsoir.
Amis, le cerf est pris!
(Émilien Pacini)
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© DRG, 8. Mai 2002